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Fallait pas les inviter …

Qui ça « ils » ?

Le peuple, bien sur.

Le 16 juillet 1990, avant même la chute de l’URSS qui nous a, en occident, été décrite comme une révolution populaire, l’Ukraine déclare la souveraineté de l’État Indépendant d’Ukraine. Puis le 24 août 1991 c’est la déclaration d’indépendance et, après le référendum de confirmation du 1 décembre 1991, le 8 décembre l’Urss et ses provinces déclarent leur dislocation dans l’Accord de Minsk.

Dès 1989, l’occident, ayant déjà posé ses pions au travers des attachés d’ambassade, s’active, dans un grand élan de solidarité (sic) à venir en aide aux anciennes provinces.

L’Ukraine, avec sa catastrophe de Tchernobyl en 1986, est la terre idéale pour démarrer le scénario sirupolarmoyant du pauvre pays éternellement victime, délaissé de tous, même de Dieu. Ainsi, sous couvert d’humanitaire et d’éducation, l’argent est injecté à coups de subventions de programmes souvent décrits de façon ésotérique sur les plaquettes de communication.

Entre 1991 et 2000, la démographie chute de façon vertigineuse. L’Eldorado brille au loin, les ÉtatsUnis sont les premiers à récupérer, non pas forcément les cerveaux, mais les plus diplômés, ceux-ci font venir famille, femmes, grand mères et accessoires. De là à dire que l’on vide le pays des forces vives il n’y aurait qu’un pas que je ne franchirais pas, beaucoup de ces immigrés ont été attirés par l’étoile brillante de l’occident, d’autres et un grand nombre le furent par l’appât du gain et d’une vie oisive et facile que décrivait le système communiste lui-même, je vais y revenir plus bas.

L’Ukraine, pays calme et tranquille qui n’avait jamais dans son histoire, goûté à l’indépendance, découvrait la vie dans la cour des grands. Un peu comme quand du lycée vous êtes entrés à la fac, pas d’appel en cours, organisation personnelle, personne pour vous mettre la pression. La situation économique mondiale s’y prêtant, le pays partant de rien, les taux de croissance caracolaient et la douceur de vivre, tant chérie des Urainiens, s’endormait paisiblement sous les fameux marronniers en fleur, les Ukrainiens, bon an, mal an, suivaient leur doux chemin, mais en liberté.

Pourtant, sortaient de terre aussi vite que le chiendent des LTD, Ventures, chaînes de magasin, plus vite qu’il ne fallait pour le dire, l’Ukraine se dotait, du moins les grandes villes, de toutes les dernières technologies. Effet curieux d ‘ailleurs, carce qui était là avant n’était pas ou très peu entretenu et lorsqu’après la journée à flâner sur les belles avenues bordées de boutiques de luxe, fait quelques courses dans de très modernes complexes commerciaux où tout était en abondance et abordable, même pour un salaire Ukrainien, rechargé le forfait téléphone dans une borne, dans le métro, plus facilement que dans n’importe quel pays « civilisé », lorsqu’après la vie au siècle twenty one, l’heure était venue de rentrer au nid douillet, il fallait affronter l’ascenseur…légendaires ascenseurs, secouants, grinçants et cahotants quand ils acceptaient de fonctionner, le rappel inflexible de la dorure artificielle, du profond malaise de l’Ukraine inerte, celle qui ne vit que pour ce qui brille. Le problème se situant au niveau des syndics de copropriété qui en fait n’existent pas la plupart du temps, pas plus que le cadastre, pas plus que la base solide et administrative d’un pays. L’Ukraine avait fêté sa liberté mais, refusait obstinément d’y travailler, chacun est devenu propriétaire de son appartement mais « on » attend toujours que le providentiel « conseil de quartier du parti » vienne y faire les travaux.

Au milieu de ce très poétique fouilli Marie, les instances étrangères ont par contre beaucoup travaillé, les départements développement et culture, présents dans toutes les ambassades ont fourni un énorme travail. Si comme moi vous êtes un intervenant culturel, vous aurez, comme moi, fait par contre le terrible constat du parcours de combattant que necessite le moindre projet d’échange culturel ou pédagogique, le manque cruel de budget, le surbooking des fonctionnaires en place. No comment….

Pendant ce temps, en occident, nos migrants, tentaient de se prouver que l’Eldorado n’était par un leurre, pris à leur propre piège, il fallait par tous les moyens pouvoir revenir au pays avec dans les poches de quoi faire bader ceux qui n’avaient pas voulu partir et les avait jugés d’abandonner le pays lorqu’il fallait le soutenir. La triste réalité ayant rattrapé le rêve, si ce n’est détruit, souvent après quelques années à tenter de s’en sortir, leur seule option pour survivre a été de le faire sur le dos de ceux, naifs, qui étaient restés au pays.

Sans détailler les procédures, on a vu ça et là, se former des « réseaux » batis sur des LTD, fonctionnant en pyramide pour ce qui est de la faible rémunération, basés sur l’abrutissement et la promesse du miracle de l’argent facile. L’Ukraine a été, quadrillée par ces réseaux, depuis l’étranger par ses propres ressortissants. Le fonctionnement est basique et c’est toujours le même. Par les réseaux d’amis, d’anciens copains, qui demandent à d’autres copains de rejoindre le groupe, un « chef » le plus souvent basé aux USA, donne des « conférences » vociférantes contre le capitalisme, le communisme, la Russie, les oligarques, les soit disant privations de liberté, tout y passe, sauf les auditeurs qui sont les anges blonds du changement du monde. Chaque jour on demande aux membres de ramener des auditeurs, chaque jour, pour être dans les « bons éléments » il faut se connecter et écouter les conférences, il va sans dire que les « conférences » sont toujours basées sur le même thème, celui de la révolte, celui du rêve miraculeux de l’argent, celui de la haine et de la déformation de l’histoire et pas seulement celle de l’Ukraine.

On distribue quelques billets, aux plus méritants. Les revenus se font par contrats auprès des centrales d’achat et de vente d’Ukraine, une carte de fidélité achetée par les résidants permet à la LTD d’obtenir un retour de pourcentage sur les achats. Curieusement la plupart des centrales d’achat sont dirigées ou détenues en action par des citoyens étrangers. Ainsi, sous couvert de gagner quelques kopeks, il s’est crée une officieuse force de manipulation du peuple.

Les unités consulaires, les migrants aux abois, la collaboration de certains oligarques, l’achat des politiques en place, ouvertement et sans honte aucune, on en arrive à dévoiler les cartes, les buts et objectifs qui n’ont jamais d’ailleurs concerné le bien être du peuple. Un coup d’oeil sur les « collaborateurs » de la première société gazière d’Ukraine suffirait à convaincre de l’authenticité de mes propos, le dernier des ânes batés. La liste des actionnaires est la cerise sur le gâteau…

La suite, vous la connaissez, mais la suite de la suite sera sans aucun doute la voix du peuple, celle que nul ne veut entendre, celle de la raison, celle, enfin de la vraie construction d’une ou de plusieurs Ukraines calmes et paisibles bien au chaud au coeur de l’Europe pour peu que ses ainés voisins, tous réunis dans une conscience adulte, sachent erradiquer cette peste, venue, comme aux temps anciens par les mers, à fond de cale pour ne pas se faire remarquer, dans les tripes des rats incapables de construire leur civilisation, maudite qu’elle est du sang qu’elle n’a jamais cessé de faire couler.

Fallait pas les inviter …

Qui ça « ils » ?

Le peuple, bien sur. Le peuple simple et seul laborieux, le peuple oublié, le peuple lambda, celui qui n’a été considéré que comme négligeable partie, le peuple comme vous et moi, mais le peuple qui nous montre aujourd’hui son admirable courage et sa détermination dans sa lutte pour la liberté.